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mardi 9 septembre 2014

UE: sanctionner la paix pour obtenir la guerre?

Partant du principe selon lequel on finit toujours par obtenir ce que l'on cherche réellement, la politique menée par l'UE à l'égard de la Russie laisse songeur. Préparer, avec beaucoup de difficultés, de nouvelles sanctions économiques, sectorielles, contre la Russie, alors que l'économie des pays européens est au bord du gouffre, est contraire à toute logique politique. Mais il est vrai que l'UE ne répond pas à une logique politique, qu'elle n'a aucune responsabilité politique. Elle répond aux pressions géo-politiques. Ce qui est différent. Avec un fonctionnement de superstucture administrative. L'image même d'un organe anti-démocratique. 
 
Ainsi, la finance russe et le secteur de l'énergie pourraient très durement touchés. Dans ce cas, la Russie pourrait également répondre très durement. Et tout cela dépend du bon vouloir de l'armée ukrainienne de respecter un acte dont l'imprécision ouvre la porte à toute dérive. L'UE veut-elle à ce point la guerre pour gâcher la paix?
 

Cette question vous surprend quand Barroso affirme que la guerre froide n'est dans l'intérêt de personne? Pourtant, elle se pose. Car si les Etats Unis et l'UE voulaient réellement la paix, ils pourraient conditionner leur aide financière et militaire à l'Ukraine au respect du cessez-le-feu par celle-ci, au lieu de négocier des ventes d'armes. Ce n'est pas particulièrement compatible. Il y a une urgence humanitaire et économique. Le budget ukrainien a une perte sèche d'environ 385 millions de dollars que les entreprises n'ont pas payé en raison de la guerre. Depuis le début du conflit, quasiment 600 entreprises ont été détruites et leur reconstruction va nécessiter plusieurs dizaines de milliards de dollars. Il n'y a donc rien de plus urgent que de négocier une aide militaire? En fait, les Etats Unis poussent l'Ukraine vers une économie et une politique de guerre, les seules qui peuvent la sauver d'un crash en provoquant un sursaut national de grande ampleur pour supporter les sacrifices imposés à la population et ne pas chercher les vrais responsables.
 
En fait, il y a encore plus urgent. Il faut prendre des sanctions économiques contre la Russie et encore affaiblir l'économie européenne. Mais les pays européens traînent la patte. Certains veulent être certains que si le cessez-le-feu tient, il sera possible de ne pas les appliquer. Car quand même, elles risquent de toucher au coeur du système financier et énergétique. Et si cela touche la Russie, la destabilisation du système européen est un risque non négligeable. Mais chut, n'en parlons pas ... Donc on attend jusqu'à lundi, pour prendre un peu de recul, et tester la détermination des Etats Unis et les réactions des milieux d'affaires nationaux suite à l'effet d'annonce.
 
Et le Premier ministre russe, D. Medvedev, a tout de suite prévenu: si de nouvelles sanctions sectorielles sont adoptées, la Russie adoptera des mesures asymétriques. Elle pourra restreindre l'accès à son ciel, au survol de son territoire. Ce qui pourrait provoquer la faillite de nombreuses compagnies européennes. Mais doit-on réellement en arriver là? Cela dépend de l'UE.
 
En réalité, l'UE ne maîtrise pas le processus, elle s'est liée les mains. Car, tout dépend de l'Ukraine, donc des Etats Unis. Ayant fixé une "ligne rouge", comme il est à la mode de le dire, s'il est reconnu que de nouveaux combats violent le cessez-le-feu, les sanctions tombent et la guerre se déchaînera avec une nouvelle violence. Mais cela, l'UE ne le contrôle absolument pas, car elle n'a pas d'instruments de pression sur l'Ukraine, ou plutôt elle n'a pas le droit d'en utiliser.
 
Or, les combats continuent, certains se demandent même s'ils se sont jamais arrêtés. Seule leur intensité a diminué. Pendant ce temps, Poroshenko, en visite éclair dans Mariupole encerclé, a commandé de maintenir un niveau élevé d'alerte militaire. Et un peu partout, l'armée ukrainienne semble se préparer à contre-attaquer, surtout les villes de Donetsk, Lugansk et forcer le blocus de Mariupole. Des combats éclatent dans différents endroits du territoire de Novorossia, et l'armée est généralement en recul, des soldats continuent à se rendre ou à passer du côté des combattants. Les bombardements des quartiers d'habitation de Donetsk continuent.
 
C'est une étrange paix, où le Président ukrainien écrit dans un tweet, "C'est notre terre ukrainienne, nous ne la donnerons à personne". Et il déclare publiquement à Mariupole que s'il veut bien négocier politiquement, il reste prêt à reprendre les armes. Peut-il réellement y avoir un dialogue avec les républiques de Donetsk et Lugansk dans cet état d'esprit?
 
Bref, nous sommes passés d'une guerre silencieuse à une paix sanglante. Car chacun a peur de déclarer que le Roi est nu, que le cessez-le-feu est continuellement violé par l'armée ukrainienne. Elle a eu le temps, maintenant, de prendre connaissance de l'ordre, mais elle ne l'applique pas. Pourtant, chacun se tait, sauf les combattants sur place qui veulent attirer l'attention sur la réalité de la situation et le danger que cela présente. Mais comme cette réalité dérange, pour l'instant elle est minimisée, en espèrant que ça passera. L'escalade des sanctions devient trop dangereuse et pour l'UE et pour la Russie. L'escalade armée, quant à elle ...
 
 

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